Maîtriser une langue étrangère est incontestablement un plus sur un CV. Cependant que l'on soit jeune diplômé ou en reconversion professionnelle, nous n'avons pas forcément l'opportunité de maintenir et/ou développer notre niveau linguistique. Emilie Vignes de C.U Career nous explique pourquoi et comment organiser un séjour en immersion lorsque l'on est en recherche d'emploi.
Pourquoi se former à l’anglais ?
Seulement 4% de la population française parle réellement couramment anglais. Elle se place au dernier rang européen en matière de maitrise de la langue et au 37ème rang mondial (sur 70). (selon une étude d’Education First).
C’est pourtant une compétence largement demandée par les recruteurs. Ceci nous amène vers le constat que 23% des personnes en recherche d’emploi estiment avoir manqué une opportunité à cause de l’anglais et 10% ont exagéré leur niveau (source Thelocal.fr ).
Acquérir un niveau professionnel en anglais peut donc s’avérer être un investissement payant pour améliorer son employabilité.
Pourquoi choisir l’immersion ?
L’immersion présente de nombreux avantages. C’est le moyen le plus efficace pour progresser dans la langue et ce, sur un temps très court: vous n’avez pas le choix, il faut parler !
-vous pratiquez en dehors des leçons avec la serveuse, le guichetier, le conducteur du bus….Une mise en situation plus qu’authentique
- vous restez concentré sur votre apprentissage : avec des cours en France, on est vite rattrapé par son quotidien
-vous suivez des cours avec d’autres participants étrangers qui viennent des 4 coins du monde (d’ailleurs une fois en poste, on parle souvent anglais avec des nationalités très variées)
-vous acquerrez une expérience à l’international, réel plus sur votre CV
-vous comprenez les codes culturels, à la base d’une communication internationale réussie
-vous revenez boosté pour vos recrutements : c’est valorisant et cela démontre adaptabilité et dynamisme ! Quoi de plus stimulant que de parler de son immersion lors d’un entretien?
Quelle type de formation existe-t-il ?
La destination, la durée et le type de formation varient en fonction du profil, des objectifs et des contraintes du stagiaire.
La formation peut porter sur différents aspects de la langue : langue générale, langue professionnelle, langue technique ... Il est important de bien les identifier et de se faire conseiller : remise à niveau, déblocage de l’oral, préparations aux entretiens d’embauche en anglais, préparation à un examen d’anglais (TOEIC, BULATS…).
Il existe également des formations courtes spécialisées: marketing, leadership, commerce international, service clientèle…. Le niveau minimum requis est en général intermédiaire avancé.
Il est aussi possible d’effectuer des stages professionnels à l’étranger. C’est un moyen de progresser dans la langue et de découvrir les usages professionnels du pays d’accueil. Cependant les placements ne sont pas toujours en adéquation avec les compétences des professionnels en recherche d’emploi à cause de la barrière de la langue.
Pour les jeunes actifs, certaines places peuvent être proposées par Erasmus + (qui permet de garder l’allocation des Assedic et d’avoir un hébergement ou une bourse) (se renseigner au Pôle Emploi International).
Et pour les personnes (sans limites d'âge) qui souhaitent se lancer dans un projet de création d’entreprise, le programme Erasmus Young Entrepreneurs permet d’effectuer un stage dans une entreprise partenaire en Europe et ainsi de se former directement auprès d'entrepreneurs.
Enfin pour les moins de 30 ans le Service Volontaire Européen permet de participer à des activités dans des domaines tels que la culture, le sport, la protection civile, l'environnement... dans un pays de l'Union européenne. La Commission européenne couvre les frais de séjour (hébergement, repas, formation linguistique) et prend en charge une partie des frais de transport (10% au maximum restant à la charge du volontaire).Le volontaire perçoit, en outre, une indemnité mensuelle, variant entre 50 € et 160 € selon le pays. En plus de la protection sociale due aux personnes volontaires, il bénéficie de formations, de cours de langue et d'un tutorat.
Comment financer mon immersion ?
Une formation linguistique coûte en moyenne 300 euros/ semaine pour des cours collectifs (hors hébergement).
Plusieurs types de financements sont envisageables : CIF, CPF, AIF... Certaines régions ont mis en place des bourses pour les personnes ayant un projet de mobilité. Vous pouvez également demander à votre mairie ou votre département. En Ile de France, la bourse Mobil’Access vous permet de bénéficier de 500 euros (selon votre profil).
Si votre formation fait partie de votre projet personnalisé de retour à l’emploi, elle peut être compatible avec le maintien de vos allocations. D’une manière générale, votre projet doit se faire en concertation avec votre conseiller Pôle Emploi. Il est préférable de choisir un organisme de formation français afin de pouvoir faciliter la communication avec Pôle Emploi et justifier de votre présence en formation (attestation d’inscription, feuilles d’émargement, bilans pédagogiques en français).
Une autre tendance qui a le vent en poupe : les campagnes de crowdfunding (financement participatif). Certains sites se sont spécialisés sur le financement des formations ou des études à l’étranger. Pour récolter la somme demandée, il faut avant tout savoir communiquer sur son projet, le rendre attractif et proposer des contreparties intéressantes pour les bienfaiteurs. Ces contreparties peuvent être en rapport avec le pays visé (rapporter un souvenir, envoyer une carte postale….) ou avec vos compétences professionnelles ou personnelles. Cette expérience peut devenir un avantage à faire valoir sur votre CV.
Et qui sait, peut-être allez-vous trouver un emploi sur place ? ;)
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