Ce mois-ci nous initions une série de portraits de nos partenaires qui font un travail exceptionnel au quotidien.
Le premier témoignage est celui d’Agnès Kraemer, assistante sociale au Conseil Départemental du Bas-Rhin à Bischheim qui contribue, grâce à sa formidable énergie, à développer Activ’Action dans le Quartier des Écrivains. Elle a pris le temps de nous expliquer son métier et pourquoi elle soutient Activ’Action !
Est-ce que tu peux te présenter en une phrase ?
Moi c’est Agnès, je suis assistante sociale depuis plus de 30 ans et actuellement j’ai un poste au Conseil Départemental ou je suis spécialisée en insertion ; j’accompagne les personnes bénéficiaires du RSA qui veulent aller vers l’emploi mais qui ont encore des difficultés.
Tes plus grandes passions ?
L’humain et la nature me touchent fortement.
Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton métier ?
J’accompagne les personnes bénéficiaires du RSA (à peu près 80 personnes) et j’en reçois certaines de manière plus individuelle. J’accompagne différents types de personnes : des étrangers diplômés à l’étranger dont le diplôme n’est pas reconnu en France, des personnes qui ont une fragilité psychologique, des personnes qui ont soudainement tout perdu, des jeunes qui ont vécu des expériences difficiles, notamment la prison...
Pour toutes ces personnes, j’essaie de les accompagner pour faire avancer les choses, pour leur permettre de retrouver une stabilité et de réfléchir à leur projet professionnel et faire en sorte qu’ils puissent retourner vers l’emploi.
Pourquoi as-tu décidé de soutenir Activ’Action dans son développement dans le quartier des Ecrivains ?
Je vous ai rencontré un peu par hasard lorsque ma chef m’a demandé d’assister au groupe insertion-emploi avec les acteurs du Quartier des Ecrivains. Quand je vous ai rencontré l’objectif du groupe avait changé et n’était plus seulement axé sur l’emploi et ça a vraiment fait tilt ! (c’est à l’occasion de ce groupe que nous avons monté les Cafés Co pour monter des projets entre habitants et acteurs institutionnels et associatifs ndrl) Ce que j’ai bien aimé dans votre démarche c’est de partir des gens et de voir en eux leur possible et de les encourager à aller vers leur possible. Je me suis dit “ça c’est des gens qui sont sur la même longueur d’ondes que moi et avec qui j’ai envie de travailler” ! Du coup j’ai pas lâché et j’ai approfondi avec vous pour voir comment on pouvait travailler ensemble.
3 mots pour décrire Activ’Action ?
Bienveillant, pétillant et énergie
Comment vois-tu l’évolution de la collaboration avec Activ’Action dans les prochains mois ?
Je suis persuadée que nous, travailleurs sociaux, nous avons besoin de structures comme la vôtre car nous n’avons pas toujours le temps et ça nous permet d’avoir un outil pour continuer ce que l'on peut créer à notre petite échelle. Ca permet vraiment de créer une continuité pour les gens que nous accompagnons pour avancer dans leurs projets, emploi ou autre, et pour s’ouvrir à tout leur potentiel.
Quelles sont les actions que tu mènes avec Activ’Action ?
J’ai mené une action collective de mon côté avec des personnes en perte de motivation et de confiance et Activ’Action a été vraiment la continuité du boulot que j’ai entamé avec ce groupe là. C’était juste parfait, juste ce qu’il fallait. Ce qui est compliqué chez nous c’est que parfois nos chefs nous disent “bon ok vous faites une action mais faut pas que ça dure des années” et parfois quand ça s’arrête, ça peut faire “plouf” chez les gens et d’avoir des partenaires relais c’est juste formidable !
On a participé ensemble au Café Co, je sais combien il y a des choses dans le quartier qui sont enlisées et l’idée du Café Co c’est de se dire on démarre autrement. Et c’est vrai que le projet avec Edmonda et le groupe du Café Co me tient à coeur parce que je sais que c’est une autre manière de démarrer. C’est une énergie nouvelle, une autre méthodologie pour nous-même être acteur d’un quartier, je trouve ça super riche !
Selon toi, quelle est la valeur ajoutée d’Activ’Action ?
Vous rendez vraiment les personnes du quartier acteurs eux-mêmes ; vous partez vraiment d’eux pour les rendre acteurs de leur quartier, et votre méthodologie elle est top dans cette mise en action, dans la confiance que vous leur donnez, dans l’énergie que vous y mettez...
Quels sont tes prochains projets ?
Il y a une problématique qui me tient à cœur en particulier : c’est celle des français d’origine étrangère qui ne parlent pas français. C’est quelque chose qui me préoccupe depuis longtemps et j’ai vraiment à cœur de développer quelque chose.
C’est pour ça que notre projet du Café Co de développer des tandems avec des familles françaises me tient à cœur. Actuellement les familles se rencontrent peu, nous vivons de manière trop cloisonnée et j’ai envie de contribuer à ce qu’on puisse s’ouvrir les uns aux autres entre familles d’origine françaises et familles d’origine étrangère.
Nota bene : Si vous êtes intéressé par le projet développé par Agnès, Edmonda et Louise, un événement interculturel aura lieu au local jeune Albert Camus le Samedi 23 septembre. Il permettra à chacun de faire déguster ses plats préférés, de partager ses recettes et de chanter ensemble des chansons en français. L'idée est d'initier des relations durables entre les familles. N’hésitez pas à contacter Louise pour plus d’informations et/ou pour vous inscrire : louise@activaction.org
Une citation qui te touche particulièrement ?
« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu’y circule librement la brise que m’apportent les cultures de tous les pays » (Gandhi)
J’entends ici “culture” au sens large, au sens de l’autre à côté de moi, de ne pas se fermer, garder la porte ouverte pour la rencontre avec l’autre.
BRAVO et MERCI à Agnès ;)